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L’ASTRONOMIE DES SÉCULIERS

« Je suis, dit l’auteur en son préambule, Léopold, fils du duché d’Autriche ; j’ai fait de l’Astronomie une étude longue et continue ; et maintenant, en l’honneur de Dieu, j’ai la ferme intention de réduire en un volume unique tout ce que j’ai embrassé de la Science des astres. Toutefois, un grand nombre d’auteurs avant moi ont copieusement parlé et écrit des mouvements célestes ; je passerai donc sommairement sur ce sujet afin de pouvoir plus complètement et plus utilement m’arrêter à leurs effets ; beaucoup de philosophes, il est vrai, en ont écrit déjà d’une manière suffisante ; toutefois, je n’en ai trouvé aucun qui eut réuni dans un unique ouvrage la science répandue en des livres divers et qui eût ainsi produit un résumé destiné aux étudiants. »

C’est donc, avant tout, un traité complet d’Astrologie que Léopold s’est proposé d’écrire ; et, de plus, ce traité est, en très grande partie, une compilation : l’Introductorium magnum in Astronomiam d’Albumasar y est presque en entier reproduit.

Certains chapitres, cependant, ont subi une plus personnelle élaboration ; tel est le chapitre consacré aux changements de l’air, c’est-à-dire à l’influence des astres sur les vents et les pluies [1]. Pour rédiger ce chapitre, Léopold nous apprend qu’il a étudié avec soin un grand nombre de volumes écrits par des philosophes. C’est, d’ailleurs, par ce chapitre météorologique que la compilation du fils du duché d’Autriche paraît avoir été surtout connue des scolastiques.

Vers 1320, un astronome de Paris, Firmin de Belleval, écrit un traité De mutatione aeris [2], dit aussi Colliget astrologieæ ; dans ce traité, le nom de Leupaldus se trouve fréquemment à côté des


1. Compilatio Leupoldi ; tractatus sextus. De mutatione aeris.

2. Incipit tractatus Firmini de mtitacione aeris dictus Colliget astrologie continens sex partes aut capitula (Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. n° 7482, fol. 34 à fol. 155 v°. — Ce manuscrit contient également le Liber Alkindi de imbribus sive de mutacionibas temporis, D’une inscription mise au fol. 1, r°, il résulte qu’il a été donné par Charles VIII à Messire Jean Michel, maître en médecine de Paris, « physicien » ordinaire du roi et du dauphin, qui le légua le 17 juillet 1498 à uncollège dont il était boursier. — Au Fol. 70 r°, des tables sont suivies de cette phrase : Tempas inter Alphonse u/n et radicem istarum tabnlaram 68 anm solares complété. Les tables alphonsines ayant été dressées de 1248 à 1252, on voit que l’ouvrage de Firnun de Belleval dut être écrit vers l’an 1320.

    astrorum scientia ; explicit féliciter, Erhardi ratdolt AugusteDsis. viri solertis : eximia industria : mira imprimendi arte : qua nuper venecijs nunc auguste vindelicorum excellit nomiDatissimus. Quinto ydus Ianuarij. Mcccclxxxix .

    2o Compilatio Leupoldi ducatus austrie filii de astrorum scientia Decem continentis (sic) tractatus. Colophon : Compilatio Leupoldi ducatus Austrie filii de astrorum scientia : explicit féliciter. Venetiis per Melchiorem Sessam : et Petrum de Ravanis socios. Anno incarnationis domini, MCCCCCXX. die XV Julii.

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