blent par la nature et l’étendue de leurs connaissances, est-on fort
souvent obligé de rompre avec l’ordre chronologique. Nous trouverons
encore, en plein xiie siècle, des écrits tout proches de ceux
de Bède le Vénérable, des écrits inspirés uniquement de Pline
l’Ancien et d’Isidore de Séville.
LE De imagine Mundi ATTRIBUÉ À HONORIUS INCLUSUS
Les connaissances cosmographiques, géographiques et astronomiques que les Chrétiens occidentaux avaient pu acquérir en lisant les écrits d’Isidore de Séville et l’Histoire naturelle de Pline l’Ancien se trouvent résumées dans le traité De Imagine Mundi qui va maintenant nous occuper.
Ce traité a été attribué à trois auteurs différents, à Saint Anselme, à Honoré le Solitaire (Honorius inclusus vel solitarius), enfin à Honoré d’Autun nommé aussi Honoré le Scolastique.
Tout le monde connaît Saint Anselme ; né à Aoste en 1033, Anselme devint abbé du Bec, en Normandie, puis archevêque de Cantorbéry où il mourut en 1109.
Honorius, surnommé Inclusus ou Solitarius, était [1], selon Trittenheim, un moine bénédictin anglais qui vivait vers 1090, c’est-à-dire au temps même de Saint Anselme.
Enfin, Honoré d’Autun, Honorius Augustodunensis, enseigna longtemps à Autun, avec le titre de Scolasligue ; il y vivait vers l’an 1120 et a sûrement connu le pontificat d’Innocent II (1130-1143) ; c’est tout ce qu’on peut affirmer de certain au sujet de ce personnage [2].
Aucune édition antérieure à l’an 1500 ne donne le De imagine mundi comme étant d’Honoré d’Autun.
Une première édition, qui contient seulement le De imagine mundi ne porte aucune indication typographique. Selon Hain [3] et Brunet [4], elle aurait été donnée à Nüremberg, par Antoine Koburger, vers 1472. Elle porte, en guise de titre : Cristianus ad Solitarium quemdam. Honorio. La lettre que ce Cristianus adresse à