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L’ASTRONOMIE DES SÉCULIERS


ments célestes, d’autres choses encore qu’on peut voir enseignées par l’auteur même. »

Après l’auteur du Liber cursuum planetarum, écrit en 1140 à Marseille, Guillaume l’Anglais, médecin de Marseille, est le premier astronome latin qui se soit soucié de l’œuvre astronomique d’Al Zarkali ; au pays où il avait exercé la médecine, on continua de s’occuper activement de cette œuvre, et son influence n’y fut sans doute pas étrangère.

VIII

L’ÉCOLE DE MONTPELLIER. ROBERT L’ANGLAIS

Cette influence fut, peut-être, aidée par cette circonstance que Guillaume l’Anglais semble avoir compté, dans les villes méditerranéennes, une nombreuse famille, ou, tout au moins, un groupe nombreux de compatriotes, dont plusieurs membres se seraient illustrés en cultivant la Médecine et l’Astronomie.

Nous avons vu que Guillaume dédiait son traité De urina non visa à un frère ou à un cousin (germanus) qui avait, autrefois, étudié avec lui à Marseille. Or, vers 1250, un médecin du nom de Gilbert l’Anglais [1] (Gilbertus Anglicus), auteur probable d’un commentaire sur le poëme De urinis de Gilles de Gorbeil, compose un remarquable Compendium Medicinæ. Des extraits de ce Compendium ont été rédigés sous ce titre : Expérimenta magistri Gilberli, cancellarii Montispessulani. Ce Gilbert l’Anglais, médecin, et chancelier de l’Université de Montpellier, pourrait bien être le germanus qui avait étudié à Marseille avec l’astronome et médecin Guillaume l’Anglais.

D’autre part, Maître Gilbert l’Anglais, chancelier de Montpellier, avait peut-être quelque lien de parenté avec Maître Robert l’Anglais (Robertus Anglicus) qui enseignait à Montpellier en 1271 [2].

Maître Robert l’Anglais partageait le goût de Maître Guillaume l’Anglais pour les théories et pour les instruments astronomiques.

1. Émile Littré, Notice sur Gilbert l’Anglais (Histoire littéraire de la France, t. XXI, 1847, pp. 3o3-4o3).

2, En 1240, un Johannes Anglicus et un Robertus Anglicus figurent parmi les témoins de Pacte statutaire de PUniversité de Montpellier. [Paul Tannery, Z.e traité du quadrant de maître Robert Angles (Montpellier, XIIIe siècle), Texte latin et traduction grecque (Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque Nationale, t. XXXV, seconde partie, 1897, p. 58o)].

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