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L’ASTRONOMIE DES SÉCULIERS


lait suivre le mouvement des planètes et fixer le calendrier, il usait, en disciple de Ptolémée, des excentriques et des épieycles ; lorsqu’il philosophait, il sc laissait séduire par la belle simplicité des sphères homocentriques d’Al Bitrogi.

VII

GUILLAUME LANGLAIS, DE MARSEILLE

Robert Grosse-Teste connaissait le De motu octavæ sphæræ liber attribué à Thâbit ben Kourrah ; il avait compris toute l’importance qu’il y a, avant de réformer le calendrier, à décider entre l’hypothèse d’une précession uniforme des équinoxes et l’hypothèse d’un mouvement d’accès et de recès ; après le livre attribué à Thâbit, il avait eu soin de remarquer que cette dernière hypothèse donnait à l’année tropique une durée variable.

Fort au courant du système de trépidation adopté par les calculateurs des Tables de Tolède, l’Évêque de Lincoln connaissait-il ces tables ? Nous n’en trouvons aucune marque en ses écrits. Le nom même d’Al Zarkalin’y est pas prononcé.

Le nom d’Al Zarkali, la table qu’il avait composée sous le titre A’Astrolabe universel ou Saphea, ainsi que sa table des étoiles fixes, se trouvaient révélés à la Chrétienté latine au temps.même de Robert Grosse-Teste.

Un manuscrit du xiiie siècle, conservé à la Bibliothèque Nationale [1], contient l’Opus astrolabii secundum Arzachel et le De stellis fixis.

Le premier de ces deux écrits est précédé d’un prologue où le traducteur, ou mieux l’abréviateur, déclare que « la connaissance de cette question nous était demeurée presqu’entièrement cachée jusqu’à ce temps, c’est-à-dire jusqu’à l’an 1231. »

La Tabula de stellis fixis secundum Azarchelem est suivie d’une

1. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. n° 16.662. Les mêmes documents un peu moins complets, se trouvent aussi dans le ms. n° 7.195. Cf. Steinschneider, Études sur Zarkali (Bulletino… da B. Boncompagni, t. XVII, i884, PP 771-775 ; t. XX, 1887, pp. 578-579 et pp. 696-597). La première partie de cet écrit a été publié, dès i84b par L. Am. Sédillot (Supplément au Traité des instruments astronomiques des Arabes, pp. i85-i88). La publication de L. Am. Sédillot a été ensuite complétée par Paul Tamery [Le traité du quadrant de Maître Robert Anglès (Montpellier, XIII siècle). Appendice. Sur le traité de r Astrolabe universel ou saphea d*Arzachel par Guillaume VAnglais (Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale, t. XXXV, deuxième partie, 1897 ; pp. 633-640)].

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