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CHAPITRE V
L’ASTRONOMIE DES SÉCULIERS AU XIIIe SIÈCLE

I
LE PRÉAMBULE DES Tables de Londres

Nous avons épuisé les rares documents astronomiques, relatifs au xiie siècle, qu’il nous ait été donné de recueillir. L’écrit que nous allons étudier maintenant nous introduit en plein treizième siècle, puisque nous serons amenés à lui attribuer 1232 comme date probable. En outre, ce n’est pas seulement dans le temps, c’est aussi dans l’espace que nous franchissons une grande distance ; la dernière œuvre, éérite par un astronome de profession, que nous ayons étudiée est le traité qui accompagnait les Tables de Marseille ; nous allons analyser le préambule des Tables de Londres. À la vérité, les astronomes de ce temps ne redoutaient guère de franchir cette distance, puisqu’en cette même année 1232, nous verrons qu’un Anglais, Guillaume, professait, à Marseille, la Médecine et l’Astronomie.

Le petit écrit dont nous allons parler se trouve inséré, nous ne savons par quel hasard, dans une fort belle collection[1], conservée à la Bibliothèque Nationale, et dont toutes les autres pièces concernent une œuvre que nous étudierons plus tard, celle de l’astronome génois Andalò di Negro.

Une main du xive siècle, qui n’était pas celle du copiste, a écrit dans la marge supérieure du premier feuillet de cet ouvrage :

  1. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. 7272, fol. 6o, col. a, à fol. 67, col. d.