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CHAPITRE IV
LE TRIBUT DES ARABES AVANT LE XIIIe SIÈCLE

I
LES PREMIERS ÉCRITS ASTRONOMIQUES TRADUITS DE L’ARABE.
LES TRAITÉS DE L’ASTROLABE. GERBERT. HERMANN CONTRACT.
ADÉLARD DE BATH. HERMANN LE SECOND.

Isidore de Séville connaissait fort peu de traités où fussent exposés les résultats de la Science antique ; l’Histoire naturelle de Pline ne semble pas lui avoir été révélée.

Cette Histoire naturelle donne à Bède, à Raban Maur, à Honorius Inclusus quelques pâles reflets des doctrines astronomiques contemporaines d’Hipparque.

Scot Erigène continue de puiser à cette source ; mais il emploie aussi d’autres documents ; le Commentaire au Timée de Chalcidius, les Noces de Mercure et de la Philologie de Martianus Capella enrichissent ses connaissances astronomiques.

Bientôt, à ces apports de Science antique, vient se joindre le Commentaire au Songe de Scipion composé par Macrobe ; à ce commentaire s’alimentent la Physique et l’Astronomie du Pseudo-Bède et de Guillaume de Conches.

Jusqu’ici, la pensée hellène ou latine n’a emprunté aucun intermédiaire pour venir à la connaissance des Chrétiens d’Occident ; elle va, désormais, leur parvenir en un flot plus abondant, mais elle empruntera, pour cela, le canal dérivé de la pensée islamique ; les livres traduits de l’Arabe vont se répandre, de plus en plus nombreux, dans les écoles latines ; la science enseignée