Page:Duhem - Le Système du Monde, tome III.djvu/139

Cette page n’a pas encore été corrigée
132
L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

L’auteur de ces vers fait, tout d’abord, une élogieuse description des méthodes employées par les astrologues :


« Par quoi il font les démontrances
De choses, cum èles aviènent,
Qui de lor natures nos.viènent ;
Et cil qui bien les cerchera,
La certeineté trovera ;
Par quoi l’en le tendra por sage,
Se, ouvecques le art, met grant usage ;
Quar por neient lira la lettre,
Si grant entente ni velt métré
A savoir del teins la nature.
Par quoi saura, se il met cure,
Des choses qui ça desouz sunt,
Cornent changent et cornent vont,
Si cum cil le nos ont apris
Qui de cest art orent le pris.
De tels furent trois esléu,
Sage de l’art et bien créu,
Qui meinz livres orent cerchiez. »

Ces « trois élus, sages de l’art et bien crus », avaient tiré un horoscope dont le poëte nous répète les prédictions [1]. « Cet horoscope [2], éclairci et interprété après coup, comme toutes les prédictions d’une évidente exactitude, convient parfaitement à Baudoin de Courtenay… Comme ces éloges n’offrent aucune allusion à des événements postérieurs au séjour du jeune Philippe en Espagne, il faut en conclure qu’ils furent écrits en l’année 1270. Plus tôt, le poète n’aurait pas su tirer un aussi bon parti de l’horoscope de 1217 ; plus tard, il aurait ajouté quelques circonstances à la vie du jeune prince et de son père. »

Le poème astrologique est évidemment du même auteur que l’Introductoire d’Astronomie qu’il précède et dont il veut être, semble-t-il, le prologue ; nous n’y trouverions aucune indication sur les opinions que l’auteur professait au sujet des mouvements des astres. Il n’en sera pas de même du traité en prose ; là, il va nous exposer, tout au long, ce qu’il sait des doctrines astronomiques.

Nous pourrions penser, tout d’abord, qu’il en sait autant

1. Le morceau est cité en entier par Paulin Paris, Op. laud., pp.

2. Paulin Paris, Op. laud., p. 424 et P* 4^6.

  1. 1
  2. 2