qui ont lieu à des époques déterminées marquent les renouvellements du Monde (ἀποϰαταστασείς) et les commencements des périodes ; c’est surtout, en effet, d’après ces phénomènes que tournent et se transforment les choses qui sont dans le Monde ; ce sont eux qui amènent les destructions d’ensemble et les grands changements… Il faut que les choses visibles nous rappellent au souvenir des choses invisibles ; de telle manière que les œuvres accomplies ici-bas, qui ne sont que des ombres, nous conduisent au point de départ de la contemplation des choses célestes ; puis, que celles-ci nous fassent souvenir des évolutions invisibles ; car le Ciel est l’intermédiaire entre les êtres soumis à la génération et les êtres intelligibles (μέσος γάρ ἐστιν ὁ οὐρανὸς τῶν τε γενηθῶν ϰαὶ τῶν νοητῶν).
» Platon dit ensuite que les configurations et les mouvements des corps célestes causent des terreurs et fournissent des signes des événements à ceux qui sont capables de calculer : il nous fait savoir par là non seulement que ces phénomènes sont des signes, ce qui est visible, mais que ce sont des signes capables de marquer certains événements [bien déterminés] ; c’est pourquoi il nous rappelle en passant qu’ils sont doués d’activités qui les rendent aptes à signifier l’avenir (τῶν σημαντιϰῶν ἑαυτοῖς ἐνεργειῶν). »
C’est à cette occasion que Proclus mentionne[1] le livre de Théophraste Sur les signes (Περὶ σημείων). Il rappelle et semble partager la très grande admiration du Disciple d’Aristote pour la science des Chaldéens, science capable de prédire non seulement des effets généraux, tels que les perturbations atmosphériques, mais encore les moindres particularités qui marqueront la vie et la mort de chacun de nous.
Proclus marquait, d’ailleurs, une grande confiance dans les connaissances astronomiques de ces tireurs d’horoscope chaldéens ; qu’ils n’aient pas observé la précession des équinoxes, c’est, pour lui, un motif suffisant de révoquer en doute[2] la découverte d’Hipparque et de Ptolémée.
Collaboratrices du Démiurge dans le gouvernement du monde sensible, soumises aux lois du Destin, les âmes divines meuvent les corps qui les portent de telle façon qu’ils annoncent aux mortels ce que ces lois ont décidé. C’est, sans doute, ce que Proclus entend rappeler par un titre qu’il leur accorde souvent. À maintes reprises, il parle des Sirènes que Platon avait assises sur chacune des gaines du fuseau de la Nécessité ; ces Sirènes, il