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LA COSMOLOGIE HELLÉNIQUE

vième sphère non étoilée, le mouvement diurne par une dixième sphère également privée d’astre.

Ces trois mouvements, d’ailleurs, se transmettaient aux sept sphères des astres errants, entraînant les orbes excentriques avec leurs apogées et leurs nœuds. Les Tables Alphonsines, en dépit des observations d’Al Zarkali, ne tenaient aucun compte du mouvement de l’apogée solaire par rapport aux étoiles fixes.

En adoptant, d’une part, le mouvement, de précession continu proposé par Ptolémée, d’autre part, le mouvement de trépidation reçu par Al Zarkali, les astronomes d’Alphonse X modifiaient en un seul point les suppositions de leurs prédécesseurs. Ptolémée voulait que le mouvement de révolution des étoiles fixes fût achevé en 36.000 ans ; le Liber de motu octavæ sphæræ enseignait que la durée totale de l’accès et du recès était de 4.171 ans et demi ; les Tables Alphonsines assuraient que la période du premier mouvement est 49.000 ans et que la période du second est 7, 000 ans.

Comment les auteurs des Tabulæ Alphonsii avaient-ils été conduits à ces déterminations ? Ce n’est pas à la lecture de leur ouvrage qu’on le peut demander ; on n’y trouverait, à cet égard, aucune indication ; on n’y trouverait même pas l’exposé du système que nous venons de présenter. Sous ce titre : « Medios motus augium et stellarum fixarum, accessus insuper ac recessus octavæ sphæræ omniumve planetarum reperire », on trouve, aux Tables alphonsines[1], trois tables numériques, précédées de canons, c’est-à-dire de règles toutes pratiques pour l’usage de ces tables. Ces canons et ces tables permettent de calculer, pour chaque époque, d’abord l’effet du mouvement continu de précession, puis l’effet du mouvement d’accès et de recès. Mais comment ces tables ont-elles été dressées ? Quels mouvements attribuent-elles aux diverses sphères célestes ? Quelles sont les périodes de ces mouvements ? Elles sont muettes à cet égard, et laissent au lecteur le soin de deviner les réponses par la discussion de leurs colonnes de chiffres. Ne leur demandons pas, dès lors, pourquoi

  1. L’édition dont nous avons fait usage est la suivante : Divi Alphonsi Romanorum et Hispaniarum Regis, astromicæ tabulæ in propriam integritatem restitutæ, ad calcem adiectis tabulis quæ in postrema editione deerant, cum plurimorum locorum correctione, et accessione variarum tabellarum ex diversi autoribus huic operi insertarum, cum in usus ubertatem, tum difficultatis subsidium : Quorum nomina summa pagellis quinta, sexta et septima describuntur. Qua in re Paschasius Hamellius Mathematicus insignis idemque Regius professor, sedulam operam suam præstitit. Parisiis, Ex officina Christiani wecheli sub scuto Basiliensi, in vico Iacobæo. Anno 1545.