l’Hydrodynamique, à la science de l’Élasticité. C’est cette dernière
partie, la quatrième du Liber de ponderibus[1], qui contient les textes
auxquels nous allons nous arrêter.
Voici ce que nous lisons en la quinzième proposition de cette partie[2] :
« Un liquide qui s’écoule d’une manière continue forme un jet dont la section est d’autant plus étroite que le liquide intéressé par cette section coule depuis plus longtemps.
» Soient AB l’orifice par lequel se fait l’écoulement et C la première partie qui s’écoule. Lorsque cette partie est parvenue en DF, la partie E est à l’orifice. De même, lorsque la partie E est parvenue en DF[3], la partie O est à l’orifice, etc. Plus une partie descend, plus elle devient pesante ; la partie C est donc plus pesante en DF qu’elle n’était en AB ; elle est donc plus pesante en DF que n’est la partie E en AB ; aussi, tandis que E parvient en DF, C parvient en ZT, de telle sorte que FZ soit plus long que AF ; le jet devient donc continuellement plus grêle parce que les parties qui sont sorties les premières sont les plus rapides ; aussi finissent-elles par se séparer les unes des autres. »
C’est la première observation mentionnée par Straton de Lampsaque.
La seconde observation rapportée par Straton de Lampsaque n’est pas ignorée du Liber de ponderibus. Il y fait une évidente allusion dans la septième proposition de sa dernière partie[4] :
« Tout corps produit une plus forte action motrice lorsqu’il est en mouvement.
» S’il est mû par impulsion, il est clair qu’il est lui-même en état de pousser. S’il se meut, au contraire, de son propre mouvement, plus il se meut, plus il devient rapide et, partant, plus il devient pesant. Un corps en mouvement pousse donc un obstacle plus fortement que s’il ne se mouvait point, et d’autant plus fortement qu’il se meut davantage. »
De l’accélération ainsi observée dans la chute des graves, quelle explication l’Antiquité donnait-elle ?
Reportons-nous au principe fondamental de la Dynamique péri-
- ↑ La Bibliothèque nationale possède deux textes manuscrits de ce traité, dans les collections comprises sous les numéros 7378 A et 8680 A (fonds latlin) ; le second est beaucoup plus lisible et plus correct que le premier.
- ↑ Jordani Opusculum de ponderositate, fol. 16, recto et verso.
- ↑ Il est probable que la lettre F a été introduite par quelque copiste au lieu de la lettre H. Dans la plupart des démonstrations, nous l’avons dit, les lettres se suivent dans l’ordre A, B, C, D, E, Z, H, T.
- ↑ Jordani Opusculum de ponderositate, quæstio trigesimasexta ; fol. 14, verso.