ces puissances qui concernent le poids (ϰατὰ τὴν ῥοπήν). Ainsi, le
mouvement ne sera plus instantané, et le vide ne sera pas non
plus dans un certain rapport avec le plein. En effet, si le mobile
se meut plus vite, cela ne proviendra pas uniquement du vide, ni
seulement de ce que le milieu se laisse aisément diviser, mais
cela proviendra aussi de la puissance propre (οἰϰεία δύναμις) du mobile. »
Bien que Simplicius n’ait pas cité le Grammairien, nous reconnaissons en celui-ci l’inspirateur de ce passage. Il n’est même pas inutile d’avoir lu Philopon pour comprendre comment le principe que Simplicius se borne à formuler, rend caduque, en effet, toute l’argumentation d’Aristote.
À l’enseignement de Philopon, Simplicius n’a pas fait que cet emprunt : il en a fait encore un autre ; nous l’allons rencontrer en examinant les réponses qu’a reçues cette question : Tous les corps tomberaient-ils dans le vide avec la même vitesse ?
RÉPONSES DIVERSES DONNÉES À CETTE QUESTION DANS L’ANTIQUITÉ
Tous les corps, quel qu’en soit le poids, tomberaient, dans le vide, suivant la même loi ; si, dans un milieu tel que l’air, nous voyons un corps très pesant tomber plus vite qu’un corps beaucoup moins pesant, c’est que le milieu oppose une résistance au mouvement du grave et qu’au rapport du grand poids, cette résistance est moindre qu’au rapport du faible poids.
Cette loi de notre Mécanique était aussi un des principes essentiels de la Physique atomistique. On connaît les beaux vers par lesquels Lucrèce le formule avec une irréprochable précision[1] :
Quod si forte aliquis credit, graviora potesse
Corpora, quo citius rectum per Inane feruntur,
Incidere a supero levioribus, atque ita plagas
Gignere, quæ possint genitaleis reddere motus,
Avius a vera longe ratione recedit.
Nam per aquas quæcunque caduut atque aera deorsum.
- ↑ Titi Lucretii Cari De rerum natura liber secundus, vers 224 sqq.