Nous avons vu[1] comment la Dynamique que professait Aristote et, peut-on dire, toute l’Antiquité après lui, reposait sur ce principe : Tout mobile qui se meut avec une vitesse finie est soumis à une puissance et à une résistance ; la vitesse du mobile est proportionnelle au rapport de la puissance à la résistance.
Lorsqu’un corps grave tombe dans l’air ou dans l’eau, la puissance, c’est le poids du grave ; la résistance, c’est la résistance de l’air ou de l’eau. Toutes choses égales d’ailleurs, cette résistance est proportionnelle à la densité du milieu que traverse le grave.
Dans un milieu, donc, de densité nulle, dans le vide, un grave ne pourrait se mouvoir avec une vitesse finie ; sa chute serait instantanée.
Tel est un des arguments que le Péripatétisme opposait à l’existence du vide.
Le Stoïcisme, qui croyait à la possibilité du vide, se voyait contraint de réfuter cet argument. Ce qu’il était parvenu à lui répliquer, nous l’apprenons par la lecture de Jean Philopon.
Les raisonnements qui nous vont occuper sont l’objet d’une longue digression ; Philopon l’a jointe aux commentaires de ce
- ↑ V. Chapitre IV, § X, pp. 192-197.