des mouvements homocentriques ; et cette contestation ne prendra
fin qu’au jour où la révolution copernicaine, exhumant la
Mécanique céleste héliocentrique, rejettera à la fois le système
des sphères homocentriques à la terre et le système des excentriques
et des épicycles.
Plus longtemps, la Mécanique des mouvements sublunaires gardera la forme qu’Aristote lui a donnée. Un jour viendra, cependant, où elle devra céder à son tour. Dans la pesanteur, on cessera de voir une puissance par laquelle chaque corps grave se porte au centre du Monde, avec une intensité que l’accroissement de la distance n’affaiblit pas. On y verra, d’abord, une action, analogue à une attraction magnétique, par laquelle chaque astre retient ses diverses parties et les ramène à lui lorsqu’elles en ont été écartées ; c’est une telle hypothèse que le système de Copernic mettra en faveur. Plus tard, on commencera d’y voir, avec Képler, l’effet d’une attraction universelle par laquelle toute masse matérielle se porte vers toute autre masse matérielle ; et, deux mille ans après Aristote, cette hypothèse triomphera dans l’œuvre de Newton. Mais alors la Mécanique des mouvements sublunaires et la Mécanique des mouvements célestes se seront fondues en une doctrine unique, en une Science de la gravitation universelle.