descendant la queue du dragon ; inusitées chez les astronomes
grecs, ces dénominations ont été constamment employées, au
Moyen-Âge, par les astronomes de l’Islam et de la Chrétienté.
Pour représenter ce que nous venons de dire, il suffirait de modifier très légèrement l’Astronomie de Platon : au lieu de faire tourner la sphère de la Lune d’Occident en Orient autour d’un axe normal à l’écliptique, il suffirait de la faire tourner autour d’un axe oblique, qui fît avec la normale dont il vient d’être parlé un angle d’environ 5°.
Mais voici qu’une complication se présente.
Selon cette disposition, le plan de l’écliptique et le plan du cercle lunaire, fixes tous deux, se couperaient, suivant une droite invariable qui percerait la sphère céleste en des points également invariables ; les éclipses se produiraient toujours aux deux mêmes lieux de l’écliptique. Or, c’est ce qui n’a pas lieu ; l’observation prolongée des éclipses soit de Soleil, soit de Lune, montre que ces éclipses se produisent successivement en des lieux divers de l’écliptique ; les nœuds se déplacent d’Orient en Occident sur ce grand cercle, de manière à le parcourir en 223 lunaisons à peu près.
Déjà connu des Chaldéens, grands observateurs d’éclipses, ce phénomène n’était pas ignoré d’Eudoxe ; c’est afin de le sauver qu’il dota, le système lunaire d’une troisième sphère.
Ce système se compose donc de trois orbes emboîtés l’un dans l’autre.
L’orbe extérieur tourne uniformément d’Orient en Occident, autour d’un axe normal à l’équateur ; sa révolution est parfaite en un jour sidéral.
L’orbe intérieur, qui porte la Lune, tourne uniformément d’Occident en Orient, autour d’un axe qui forme avec la normale à l’écliptique, un angle de 5° environ ; sa révolution s’achève dans le temps que la Lune, partie de la tête du dragon, met à y revenir ; cette durée est le mois draconitique, évalué aujourd’hui à 27 jours 5 heures 3 minutes 36 secondes.
L’orbe intermédiaire tourne d’Orient en Occident, comme le premier orbe, mais autour d’un axe normal à l’écliptique ; sa révolution uniforme, accomplie en 223 lunaisons à peu près, produit la marche rétrograde des nœuds[1].
- ↑ Simplicius (In Arislotelis libros de Caelo commnentarii ; in lib. I cap. XII ; éd. Karsten, p. 222, cot. a ; éd. Heiberg, pp. 494-495) attribue à la seconde sphère une rotation d’Occident en Orient et, à la troisième, une rotation lente d’Orient en Occident ; il dit que cette dernière rotation rend compte du mouvement rétrograde des nœuds. Il est clair que, par une interversion, il a attri-