Page:Duhem - La Théorie physique, 1906.djvu/208

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
198
la structure de la théorie physique

manière à donner naissance à la sensation que nous nommons goût. »

« Dans la réalité, l’odeur ne paraît être autre chose que certains corpuscules d’une telle configuration que lorsqu’ils sont exhalés et qu’ils pénètrent dans les narines, ils sont conformés à la contexture de ces organes de manière à donner naissance à la sensation que nous nommons olfaction ou odorat. »

« Le son ne paraît pas être autre chose que certains corpuscules qui, configurés d’une certaine façon et rapidement transmis loin du corps sonore, pénètrent dans l’oreille, la mettent en mouvement et déterminent la sensation appelée audition. »

« Dans le corps lumineux, la lumière ne paraît pas être autre chose que des corpuscules très ténus, configurés d’une certaine façon, émis par le corps lumineux avec une vitesse indicible, qui pénètrent dans l’organe de la vue, sont aptes à le mettre en mouvement et à créer la sensation dite vision. »

Il était péripatéticien, le doctus bachelierus qui, à la question :

 
Demandabo causam et rationem quare
Opium facit dormire ?


répondait :

 
Quia est in eo
Virtus dormitiva
Cujus est natura
Sensus assoupire.

Si ce bachelier, reniant Aristote, se fût fait atomiste, Molière l’eût sans doute rencontré aux confé-