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quantité et qualité

l’ordre du numéro est élevé, plus l’éclat du rouge est intense.

Voici des corps échauffés ; ce premier corps est aussi chaud, plus chaud, moins chaud que ce second corps ; ce corps est plus chaud ou moins chaud à cet instant qu’à cet autre. Chaque partie d’un corps, si petite qu’on la suppose, nous parait douée d’une certaine qualité que nous nommons le chaud, et l’intensité de cette qualité n’est pas la même, au même instant, d’une partie de corps à une autre ; en un même point de corps, elle varie d’un instant à l’autre.

Nous pourrions, dans nos raisonnements, parler de cette qualité, le chaud, et de ses diverses intensités ; mais, désireux d’employer autant que possible le langage de l’algèbre, nous allons substituer à la considération de cette qualité, le chaud, celle d’un symbole numérique, la température.

La température sera un nombre attribué à chaque point d’un corps et à chaque instant ; il sera lié à la chaleur qui règne en ce point et à cet instant. À deux chaleurs également intenses correspondront deux températures numériquement égales ; si, en un point, il fait plus chaud qu’en un autre, la température au premier point sera un nombre plus grand que la température au second point.

Si donc , , sont divers points, et si , , sont les nombres qui y expriment la température, l’égalité arithmétique a le même sens que cette phrase : Il fait aussi chaud au point qu’au point . L’inégalité arithmétique équivaut à cette phrase : Il fait plus chaud au point qu’au point .

L’usage d’un nombre, la température, pour repré-