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ΣΩΖΕΙΝ ΤΑ ΦΑΙΝΟΜΕΝΑ


Essai sur la notion de Théorie physique

de Platon à Galilée


Avant-propos.

Quelle est la valeur de la théorie physique ? Quelles relations a-t-elle avec l’explication métaphysique ? Ce sont questions fort agitées de nos jours. Mais, comme tant d’autres questions, elles ne sont point nouvelles ; elles sont de tous les temps ; depuis qu’il existe une science de la Nature, elles sont posées ; si la forme qu’elles revêtent change quelque peu d’un siècle à l’autre, parce qu’elles empruntent cette forme variable à la science du moment, il suffit d’écarter ce vêtement pour reconnaître qu’elles demeurent essentiellement identiques à elles-mêmes.

La science de la Nature nous offre, jusqu’au XVIIe siècle, fort peu de parties qui aient progressé au point de constituer des théories exprimées en langage mathématique, et dont les prévisions, numériquement évaluées, puissent être comparées aux mesures fournies par des observations précises. La Statique que l’on nomme alors Scientia de ponderibus, la Catoptrique que l’on range dans ce que l’on appelle la Perspective et qui est notre moderne Optique, ont à peine atteint ce degré de développement. Si nous laissons de côté ces deux chapitres restreints, nous ne rencontrons devant nos yeux qu’une science dont la forme, déjà fort achevée, fasse prévoir l’allure de nos modernes théories de Physique mathématique ; cette science, c’est l’Astronomie. Là donc où nous disons : La théorie physique, les sa-