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te promener, naturellement. Ce sera presque comme avant…

Plaquet remue encore la tête et dit à voix basse :

— Oh ! Je ne me promènerai guère.

Il regarde son corps mutilé et ajoute :

— Je ne sortirai guère de la maison.

— Mais, avec un bon appareil, Plaquet, tu pourras marcher comme tout le monde. Pourquoi ne sortirais-tu pas de la maison ?

Plaquet hésite et se tait.

— Pourquoi ?

Alors, d’une voix imperceptible, il dit :

— Je ne sortirai jamais ; j’aurais honte...

Plaquet portera une médaille sur la poitrine. C’est un brave soldat, et il n’est point sot. Mais il y a des sentiments très compliqués qu’il ne faut pas juger trop vite.


IX


Dans l’angle de la salle, il y a un petit lit de planches qui ressemble à tous les autres petits lits. Mais, caché, enfoui sous les draps, il y a le sourire