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cœur pur pour se battre et se défendre ; il en faut un pour errer dans les charniers, faire boire les bouches, laver les visages et baigner les plaies. Nous avions cru qu’il y aurait un grand oubli de tout ce qui était avant, et de soi-même, et des espérances fondées naguère, et du monde entier. Ô Union des cœurs purs pour l’épreuve !

Mais non ! L’explosion première fut formidable, et ses échos s’étaient à peine assourdis que déjà les chiffonniers donnaient du croc dans les décombres pour y chercher les os de côtelettes et les vieux papiers…

Pourtant, rappelez-vous l’angoisse religieuse des premières heures !


*


Eh bien, soit ! soit ! Pour moi, je veux rester à cette place, entre les brancards chargés d’une grande douleur.

Voici l’heure où l’on peut douter de tout, de l’homme et du monde, et du sort que l’avenir réserve au droit. Mais on ne peut pas douter de la