Page:Duhamel - La Vie des martyrs.djvu/187

Cette page a été validée par deux contributeurs.
*


Une grande charge de tourments, c’est lourd pour un homme seul, mais c’est supportable quand on est aidé. Malheureusement, Grégoire n’a pas d’amis. Il ne fait rien pour en avoir, on dirait qu’il n’en veut pas.

Il n’est pas grossier, brutal, fort en gueule, comme cet animal de Groult qui amuse toute la salle. Il n’est que terne et « renfermé ».

Il ne dit pas souvent merci quand on lui offre quelque chose, et il y a beaucoup de gens assez susceptibles pour s’en froisser.

Quand je m’assieds près de son lit, il ne témoigne en aucune façon que ma visite lui fasse plaisir. Je lui demande :

— Quel métier faisais-tu dans le civil ?

Il met quelque temps à me répondre :

— Des bricoles… Je m’occupais à farder, de droite et de gauche.

— Tu es marié ?

— Oui.

— Tu as des enfants ?