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— J’étais plutôt petit ; mais, maintenant, je pourrai m’offrir la taille qui me conviendra.


*


Je lui ai apporté des cigarettes qu’on m’avait envoyées pour lui, des bonbons, des gâteries. Il fait signe qu’il veut me parler à l’oreille et dit tout bas :

— J’ai déjà beaucoup trop de choses. Mais Legrand est vraiment très pauvre : il est des pays envahis, il n’a rien, ne reçoit rien…

C’est compris. Je reviens, un peu après, avec un paquet dans lequel il y a du tabac, de bonnes cigarettes, et aussi un petit billet…

— Voilà pour Legrand. Il faut lui faire passer cela. Je me sauve !

Dans l’après-midi, je retrouve mon Léglise bien troublé, bien perplexe.

— Je ne peux pas donner tout ça moi-même à Legrand, dit-il, il pourrait s’offenser…

Et nous voilà tous deux partis à chercher un moyen discret.