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pénible carrière », et il applique l’œuvre de la St-Vincent-de-Paul à protéger une colonie naissante à Matalik, dans le comté de Matane. C’est la belle initiative proposée à toutes les vieilles paroisses, depuis dix ans, par le R. P. Martineau, S. J.[1] et c’est assurément l’idéal, si l’âme des cercles, le curé, est lui-même un pratique et dévoué colonisateur, s’il aiguillonne vers l’action, s’il empêche le groupe de se borner aux parlotes, aux disputes, aux élections d’officiers et aux interprétations des règlements, qui aboutissent vite à la léthargie et à la mort. On pourrait peut-être ouvrir un comité de colonisation dans une organisation déjà existante, cercle rural de l’A. C. J. C. ou section de la St-Jean-Baptiste, pourquoi pas dans un Cercle agricole ? On choisirait trois ou quatre des plus actifs pour voir au recrutement des colons, entretenir le feu sacré, percevoir les fonds, rester en contact avec le Central, qui lui adresserait papiers, tracts, affiches et conférenciers. L’important, c’est de ne pas consumer le temps et les énergies à échafauder des cercles plus ou moins viables, aux dépens de la colonisation directe. N’épuisons pas nos pauvres efforts à soulever des rochers d’inertie ; lançons le grain qui germe, prenons les moyens les plus expéditifs, réduisons l’organisme de propagande et de collectes à sa plus simple expression : une tournée de commis-voyageurs en colonisation, et menons rondement la besogne. Parlons peu, agissons plus. Acta, non verba.

Pourquoi, dans nos villes, les organismes qui s’occupent des questions ouvrières, des œuvres de bienfaisance et des choses nationales, comme les conférences de St-Vincent de Paul, les cercles de jeunesse, les sociétés patriotiques et toutes les œuvres qui ont à cœur le soulagement des misères et déchéances physiques ou morales, ne remon-

  1. Voir le tract numéro 61 de l’Ê. S. P.