Page:Dugré - Vers les terres neuves, 1917.djvu/40

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 38 —

à peu près gratuite, pour la fin de l’exposition ? M. le ministre Caron, qui prône avec tant d’énergie le retour à la terre des ex-cultivateurs, ne pourrait-il s’entendre avec son collègue de la Colonisation pour prévenir les désertions, en guidant les ruraux vers les champs illimités ? Pourquoi l’honorable M. Mercier ne joindrait-il pas aux agronomes qui donnent des semaines agricoles dans tous nos districts, des colonisateurs qui disent aux cultivateurs ce qu’ils doivent faire de leurs fils, où leur trouver des fermes gratuites, comment vendre au voisin une terre insuffisante et aller s’en ouvrir cinq ou six dans l’Abitibi ? Croyez-vous que ces conférenciers n’auraient pas autant de succès que les apôtres du drainage, du superphosphate et des poulaillers froids ?

Pourquoi ne collerait-on pas de grandes affiches voyantes aux abords des terrains, et, d’une façon générale, dans toutes les vieilles campagnes, le long des chemins de fer, dans les gares, sur des granges de village, à la manière des annonces de cirques et de Castoria ? On pourrait y reproduire en couleurs quelques scènes graduées de la vie du colon, depuis la première hutte entre les souches jusqu’à la grande ferme bien bâtie, avec statistiques, conditions faciles, etc. Que d’autres véhicules de propagande n’avons-nous pas négligés jusqu’aujourd’hui ? Faut-il donc perdre tout sens des affaires quand il s’agit d’œuvres patriotiques ?

du recrutement

Puisqu’il s’agit d’enrôlement pour une conquête pacifique où les colons sont encore plus nécessaires que les soldats, voyons donc comment procèdent les habiles sergents-recruteurs et adoptons leurs méthodes.

Les enrôleurs sont nombreux, ils rayonnent partout, prodiguent les discours suivis d’entretiens serrés, vont