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religieuse et patriotique pousse à faire tous les sacrifices possibles pour le succès de la cause. L’habitant ne craint donc pas de les suivre, lui si timide et si défiant par nature. Aussi, partout où le prêtre prend les devants, la colonisation réussit, les paroisses se forment, les églises s’élèvent et la forêt recule. »


transplantons nos surplus


Cette belle expansion, dirigée par nos prêtres de 1866, au nord, au sud, à l’ouest et à l’est pour nous relier aux Acadiens, doit se continuer aujourd’hui et demain avec plus d’intensité que jamais. Il s’agit, en effet, de frayer un chemin à l’Église, de lui bâtir un pont solide entre Québec et le Manitoba par le Nord-Ontario, en bordant de paroisses catholiques le Transcontinental depuis la Tuque et le lac Saint-Jean jusqu’au lac Nepigon, en accrochant le Témiscamingue. Cette fameuse bande de terre forte (clay belt, disent les Anglais) avec sa fertilité admirable peut nourrir, parait-il, dix millions d’âmes, de quoi tailler plus de diocèses que nous n’en possédons actuellement au Canada. C’est une véritable Terre Promise où coulent le lait et le miel, où sont conviés les catholiques de toutes races, et où pourront se donner champ libre ces Canadiens-Français qu’on se plaît à proclamer « les premiers défricheurs du monde », et auxquels on offre si peu l’occasion de se faire valoir.

Toutes les paroisses de Québec doivent y envoyer quelques familles. Ce ne sont pas les hommes qui manquent ; nous ne saurions trop le répéter, vu que nous l’oublions trop : le seul excédent de nos 45,000 naissances nous permet d’ouvrir annuellement quarante nouveaux cantons, si nous nous donnons la peine d’y bien guider nos surplus avant qu’ils ne débordent à faux. De 1901 à 1911, alors que nos