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parlant de toutes petites choses, et alors on ne fait pas connaître sa paroisse aux compatriotes du dehors ; ou bien rattacher des faits locaux à la vie plus large de la région et de tout le pays ; la paroisse prend alors le pas dans l’histoire générale, mais les paroissiens se sentent moins chez eux, la compagnie est trop grande.

Qu’on veuille bien excuser les longueurs, les inexactitudes, les omissions de faits importants. Dans un ouvrage pressé, écrit à distance et limité à tant de pages, on ne peut tout savoir et tout dire. Malgré les insuffisances, ces pages aideront à faire mieux aimer la petite patrie, à informer les visiteurs de la beauté ancienne, à obtenir que la jeunesse continue la grandeur morale, la vigueur de corps et d’esprit, la gaieté débrouillarde, honnête et polie d’autrefois.

Le passé n’est pas un état mort, c’est un tremplin, une prise d’élan vers un avenir encore meilleur. « L’Histoire est une morale en exemples, a dit un philosophe, c’est la conscience du genre humain ». Elle nous dicte des devoirs de foi et de patriotisme auxquels nous serons fidèles.

Nous jouissons d’un des sites les plus admirables de la voie nationale. Quand les touristes à milliers nous voient vivre, s’ils remarquent une différence trop forte entre la qualité du paysage et la qualité des gens, nous sommes coupables d’injustice envers notre race et notre Coin de patrie.

On raconte que l’Anglais converti, William Filch, qui vivait au temps où nos pères venaient s’établir ici, avait traversé en France pour s’initier complètement à la vie catholique, et qu’il ne fut pas désillusionné : « Nous arrivâmes au port désiré, savoir en un pays catholique, là où premièrement je vis ce que je n’avais jamais encore vu : la majesté, beauté et magnificence de notre Église, et qu’avec grande joie et contentement je remarquai le bel ordre qui s’y voit »…

Que cette impression favorable se produise aussi chez nous, où l’on sait tout le monde catholique et français. Que les visiteurs des États-Unis et de l’Ontario nous reconnaissent encore pour un peuple de gentilshommes.