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le village des Crête, aux Petites-Terres, le village des Alarie, en-bas, et le village Saint-Charles ou Terres des Lucas. Ce sont plutôt des hameaux français que des villages, car c’est ailleurs que l’on remarque des emplacements : au petit bourg sauvage du Tomaqua, en bas du moulin et de l’église, et au détour du nouveau chemin, séparation des fiefs Tonnancour et Gatineau, chez M. Jean Giroux. Ici étaient le quai et l’hôtel dont parle Franquet, en 1752, après sa visite aux Moulins de Tonnancour : « deux moulins, l’un à grains et l’autre à scies ; placé sur un ruisseau, et solidement construit. Les eaux y sont retenues par une digue revêtue en maçonnerie. Il est aisé de distinguer, par la dépense qu’on y a faite, qu’ils appartiennent à un homme riche. Tout auprès est l’église de la paroisse. À un quart de lieue sur la côte, l’on joint l’anse du fond du lac Saint-Pierre, à l’endroit d’un cabaret établi sur le bord de l’eau, » cabaret fréquenté des Sauvages et des canotiers : le bateau y attendait Franquet. On ne s’en douterait pas maintenant. Le gros hôtel rouge de la poste, tenu jadis par un Dupont (père d’Elzéar) à Pointe-Plage, est disparu avec la grève, ainsi que d’autres emplacements de navigateurs, de manœuvres et de bûcherons, en ces temps où le machinisme n’avait pas supprimé les trois-quarts du travail des hommes.

e — Soyons fiers

Aujourd’hui, ces villages sont remplacés par les villas et les camps de tourisme. L’ignominie du Coteau de sable a vécu, depuis que M. Gabias l’a proclamé le plus bel endroit de villégiature d’eau douce de la province. Hommage très agréable, et très juste évidemment, qu’aucun voyageur ou collégien n’eût accordé, avant la transformation de notre voirie.

Certes, les parts de la Pointe-du-Lac n’étaient pas cotées haut à la Bourse collégiale au début du XXe siècle… Oh ! ce n’était pas affaire de personnalités : les petits Pointus faisaient bien leur classe et n’étaient pas plus cruches que les autres. Mais il y avait leur coteau de sable ! Et la piquante bestiole qui vit