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aux Forges Radnor, en 1854, ramenèrent la mode de « laver de la mine ». Vingt ans après, l’incendie consume l’usine ; des Anglais remettent l’affaire en marche ; nos gens lavent encore de la mine, jusqu’à cent chars et plus par année, vers 1900. On essaie ensuite de l’ocre, ou oxyde de fer, sorte de terre rouge, molle, qu’on nomme « de la peinture », qu’on a tenté de convertir en fer, mais que M. Argall expédie encore aux États-Unis, pour en faire de la peinture. Cette ocre, peu fertile, se trouve sous l’herbe, l’on n’a qu’à la charroyer au chemin de fer et à la remplacer par de la glaise pour se faire de bons salaires et de bonnes terres.

moulins

Après la terre, l’eau. Pas de moulins à vent, chez nous : trois petites rivières nous suffisent. Au centre, le moulin seigneurial, en léthargie depuis que les Frères l’ont acheté de M. Thomas Garceau, en 1925, pour 18,500 $ ; dans le fief Gatineau, sur la rivière-aux-Glaises (ou la rivière-aux-Loutres), depuis une centaine d’années, les Garceau broient les grains, scient la planche et cardent la laine.

Pour établir un fils, M. Euchariste Garceau ajoute trois moulanges à la scierie qu’il achète de M. Théophile Rouette, sur la Rivière-aux-Sables, plus bas que le moulin à carder, aujourd’hui mort, bâti vers 1850 par un M. Brown, exploité par MM. Léguine, (Higgins ou Nelligan ?), Jean Dupont et Milette : pourquoi des moulins à carder quand on ne garde plus de moutons ? Pourquoi élever des moutons qui sautent les clôtures ordinaires, qui rasent plus ras que les vaches, qui se font courir et manger par les chiens, et dont les ranches de l’Ouest encombrent le marché ?…

Pour être plus près des colons que la seigneuresse Montour place, de 1810 à 1817, dans le haut de la paroisse, aux 5e, 6e, 7e rangs et Saint-Nicolas, M. Léandre Martin bâtit un moulin au 6e rang (des Comeau) sur la petite rivière qui s’y jette dans la rivière St-Charles. Moulin disparu depuis 1880, alors que diminuaient la construction, le bois, le blé et l’eau.

Cinq ou six petites chutes dans une seule localité sont une bénédiction du ciel, qui devrait se changer en électricité, lumière,