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blanc, coupé du voile et du scapulaire noirs, passe comme des ailes et donne un air d’abbaye du moyen-âge à cette solitude, où le ciel se mire dans le calme de l’étang, où la verdure sombre inspire le recueillement et l’envol de l’âme.

À l’Ouest de cette petite forêt, bien au soleil du sud, en vue du lac et de la grande route, le foyer nouveau de la Fraternité sacerdotale, dirigé par le R.P. Allard, s’adosse à la sucrerie où se voient encore les traces de l’ancien rond de course du seigneur Montour. Quand les Pères s’établirent là, les chauvins proclamèrent que le R.P. Prévost reconnaissait les mérites du lieu : « La Fraternité possède trois maisons au monde : une à Paris, une à Rome et une à la Pointe-du-Lac, les trois villes-lumières ! »

Depuis lors, la Fraternité en a établi d’autres ; mais aussi elle a fondé une autre maison chez nous, pour les Sœurs de Béthanie, devant l’église, là où se trouvait la vieille maison basse et poétique des meuniers des Tonnancour, où fut élevé Mgr Cooke et où demeurait l’hon. docteur Mailhot, gendre de la seigneuresse Montour, en attendant qu’y vécût M. Damien Bellemare, architecte. L’on s’est étonné de voir choisir pour une solitude le détour le plus vu, le plus passant et le plus humide du village.

Monseigneur Laflèche répétait souvent que les congrégations religieuses sont des paratonnerres. Avec ces cinq communautés posées chez nous, est-il possible que jamais la foudre de la colère divine écrase là Pointe-du-Lac ? Avec cela que les laïcs, ne reculent pas quand il s’agit de prier, — surtout quand ils commencent à vieillir un peu. Est-il surprenant que Dieu nous favorise de nombreux appels, de vocations religieuses ?

b — Les vocations

monseigneur thomas cooke

Comme premier tribut, notre paroisse offrit à Dieu l’enfant remarquable qui deviendra le premier évêque des Trois-Rivières, et qui fera dans notre église la première et peut-être la seule ordination : celle de notre deuxième prêtre, l’abbé Charles-Zéphirin Garceau en 1854.