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nir. La beauté du site, le bocage de pins, la glissoire, le tennis pour l’agrément des élèves, la basse-cour, le laboratoire ménager et le jardin potager pour leur expérience de vie rurale, font de notre couvent un modèle du genre.

En 1911, les Frères de l’Instruction Chrétienne, ou de La Mennais, de Ploërmel en Bretagne, dont le noviciat canadien établi à Laprairie regorgeait de prospérité, firent l’acquisition du Manoir Montour, passé aux mains de MM. Biron et Duval qui avaient éclairci largement les pins séculaires, pour faire de la planche, et aussi de la place aux jeunes pousses. Bientôt une grande construction de brique masqua le château, qui n’est plus maintenant que le trait-d’union entre cette façade et un immense Collège à quatre étages qu’on voit de loin à travers les arbres.

Pour prévenir les tintamarres d’une entreprise d’hôtellerie qui menaçait d’envahir le Moulin tout proche et l’étang qui l’actionne, les Frères prennent les devants, achètent le tout de M. Thomas Garceau, retapent la chaussée, démolissent la scierie peu décorative et ferment peut-être un peu trop l’accès de ce vieux coin de poésie, de souvenirs et d’activité. La ruche est morte, surtout depuis que se tait le bourdonnement clair des scies rondes, après celui des moulanges et de la beurrerie. Tout est pour l’œil désormais.

Grâce aux plantations, aux allées, aux décorations qui agrémentent le bocage ainsi campé face au lac, entre l’église, l’étang et le chemin de la gare, les Frères possèdent, au cœur de la paroisse, la plus belle propriété du monde, un vrai domaine de seigneurs, c’est le cas de le dire. Leur province nouvelle, détachée de celle de Laprairie et dirigée par le R. F. Hipparque, possède là son juvénat de cent enfants, son noviciat et son scolasticat qui alimenteront de professeurs les Académies de Québec, des Trois-Rivières, de Shawinigan, de Grand’Mère, etc. Depuis 1922, ils exercent leurs normaliens à faire la classe à nos garçons un peu plus grands qui désirent pousser leur instruction un peu plus, pour entrer mieux armés dans la vie ou au séminaire.

Les Sœurs Dominicaines du Rosaire, logées à côté, se chargent de l’entretien de la maison, et ajoutent au travail de Marthe, la vie contemplative de Marie. Leur impressionnant costume