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Avant 1837-38, il y avait donc plusieurs écoles ? Oui, dans à peu près tous les rangs, puisque la grande majorité des gens qui dépasseraient aujourd’hui les cent ans, savaient lire et écrire.

Pour les années suivantes, on obtient, des archives du Département de l’Instruction publique de Québec, ces quelques lignes vagues qui permettent bien des déductions : en 1850, le notaire Pétrus Hubert rapporte à M. le Surintendant Meilleur qu’il n’y a pas d’école officielle placée sous une commission, mais qu’on y alloue 31 livres, 1 chelin, 2 deniers, aux écoles existantes.

En 1854, Sir Georges-Étienne Cartier, secrétaire de la Province, octroie 28 livres, 5 chelins, 1 denier, à la Pointe-du-Lac.

En 1855, sur une population de 1,602 âmes, 308 enfants vont à l’école plus ou moins régulièrement, — ce qui n’est pas mal du tout !

En 1861, M. l’inspecteur Hubert est un peu plus précis : la Pointe-du-Lac a quatre divisions et quatre écoles, dirigées par quatre institutrices possédant leur diplôme élémentaire et recevant de 120 $. à 72 $. par année. Les trois écoles élémentaires comptent 130 élèves, et l’école supérieure, 80. On note 575 volumes dans les classes.

Les noms des anciennes maîtresses ? Les souvenirs de Mademoiselle Élise Daveluy, qui entra à l’école du village en 1852, mentionnaient d’abord Mademoiselle Jessie Dugré (dame Narcisse Garceau), Mlle Eléonore Descôteaux, deux demoiselles Désaulniers d’Yamachiche, qui avaient étudié à Montréal à la Congrégation Notre-Dame, avant l’ouverture du couvent fondé par M. le curé Dumoulin, en 1858 ; une demoiselle Couture de Saint-Gervais de Bellechasse, puis Madame Dupont (demoiselle Catherine Côté), « la grosse maîtresse », aussi de Saint-Gervais, qui enseigna une douzaine d’années au salaire très élevé alors de 200 $ qui prouve sa compétence.

En 1870, Mademoiselle Daveluy, diplômée de l’École Normale de Québec, est l’assistante puis la remplaçante de Madame Dupont, qui meurt cette année-là. Mademoiselle Daveluy déduit une piastre par mois de son traitement annuel de 173 $, pour se faire aider par un moniteur, un grand élève, qui enseigne la lecture et le catéchisme aux petits.