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Rivière-aux-Loutres (Rivière-aux-Glaises) soit réunie à la Pointe-du-Lac ; il croit cependant, que la Législature s’arroge un pouvoir qui ne lui appartient pas, en DÉCRÉTANT elle-même, cette réunion. D’après la jurisprudence française, toujours respectée ici, le démembrement des cures est du ressort de l’autorité épiscopale, à qui le pouvoir civil n’a qu’à laisser toute liberté. La proposition de M. Coffin fut battue par 14 contre 4. Le changement ne se fera que plus tard.

Entre temps, en 1791, M. Coffin, évidemment poussé par son épouse Marie-Marguerite de Tonnancour, donne à la paroisse les titres de propriété de l’église, du presbytère et d’une terre de soixante arpents dont son beau-père avait déjà donné l’usage, sans les titres. M. Gagnon, à qui Monseigneur Hubert avait recommandé d’agir avec prudence en tout cela, avec ce Coffin protestant : « Il faut savoir se prêter aux circonstances, retenir ou céder, plier ou se raidir, avancer ou reculer suivant l’occasion » — M. Gagnon en reçut les félicitations de Monseigneur : il fait si bien à la Pointe-du-Lac qu’on ne saurait le changer de poste.

8o M. Urbain Orfroy, né en 1766 à La Flèche, près d’Angers, arrive à Québec en 1796 et Mgr Hubert l’envoie curé chez nous huit ans. Il fait la classe à quelques enfants et pousse son meilleur élève, Thomas Cooke, au Séminaire de Nicolet, où un autre prêtre de France, l’abbé Raimbault, ouvrait le premier cours.

Après deux années dans Montmagny, M. Orfroy devient curé aux Trois-Rivières jusqu’en 1819, alors qu’il prend la cure de St-Vallier jusqu’à sa mort, en 1846.

9o M. Jacques-Joseph-Ladislas de Calonne, né en 1742, fils du premier président au parlement de Douai, frère du ministre des finances de Louis XVI, étudie le Droit, puis entre au Séminaire de Paris. Fuyant la révolution, il arrive en 1799, chez les Acadiens de l’île du Prince-Edouard, et en 1807, à la Pointe-du-Lac et aux Ursulines des Trois-Rivières, où il se retire en 1817 et meurt en 1822. Orateur remarquable, grand, courtois comme un prince, figure de noble et de saint authentique. Il jeûne tous les jours, ne mange que du pain et des légumes, ne boit que de l’eau et de la tisane de salsepareille. Il donne aux pauvres sa dîme et tous ses revenus. En 1815-16, disette générale et grande