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Jeanne Quilionabée, Alexis Mistigouche, Piquinac, Ngpénonfoüin.

Puis tout disparaît : il ne restera bientôt plus, comme dernière relique, que cette Marie Tomaquah, dont M. de Calonne écrit les lettres, adressées à son père.

b — Les Acadiens

Après 1755, les noms acadiens frappent l’attention : les Trois-Rivières ont profité d’un bon contingent de ces rescapés du pire dérangement que rapporte l’Histoire moderne. La Grand’Cadie et la Petite-Cadie de Yamachiche deviennent l’Acadie chez nous. Déjà la Pointe-du-Lac possédait des Maheu, des Bertrand, des Pinaut, des Bériau, noms acadiens ; la nouvelle recrue amena les noms de Comeau, Landry, Martin, Bastarache, Thibault, Giasson, Dorion, Doucet, Morel, Garceau, Haché. Arrachés de leurs heureuses terres de Port-Royal, que les Anglais trouvaient de leur goût, transportés d’abord à Boston, et deux ans plus tard, rembarqués pour la Martinique, ils conspirent en français de n’y pas aller. Ils enferment le capitaine et se rendent maîtres du navire. Un Doucet prend la barre du gouvernail, débarque son monde à Québec et relâche le bateau. Les Acadiens, s’adressent à M. de Vaudreuil et reçoivent des terres à St-Grégoire, à St-Jacques l’Achigan et par ici. Bienvenus !

On trouve de tout dans les vieux registres.

La prononciation ancienne reparaît dans les fautes d’épellation. Ainsi on a Laparle, Arpentigny, Lasarte, Bartrand, Boucharville, Gilardeau, Mertin et Delpé, qu’on prononce Martin et Dalpé ; Berton, Beloin, Deloncour, Gaillou, Troquet, pour Breton, Blouin, Denoncourt, Gadiou, Trottier, comme d’autres prononcent encore Bargeron, Labarge et Barquiaume.

Les friands d’étude des races aimeront à savoir que dans ces presque deux cents ans de registre, on trouve deux mentions de mariages avec des indiennes et encore que ce sont des noms importés d’en bas du fleuve : en 1795, sépulture de « Jeanne Mokatpe, micmake, femme de Jean Martin Michaux, âgée de 26