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Les bons traitements et la promesse de n’inquiéter personne, apaise et gagne les Canadiens, qui ont bien souffert des Français aux quinze dernières années du régime.

M. de Tonnancour se rallie franchement et sera loyal, presque zélé. En 1679, Carleton le classe parmi les douze nobles éligibles au Conseil Législatif. En 1775-76, sa qualité de lieutenant-colonel des milices des Trois-Rivières et sa loyauté le lancent contre les troupes américaines et les Canadiens rebelles. Il boude l’insurrection triomphante, refuse seul de remettre aux Bostonnais sa commission d’officier de milice, plaide, fait des démarches, argumente avec le commandant et ne cède que sous la menace de « le faire passer au Congrès ». Cette résistance lui gagne les sympathies de tous, et l’amitié fidèle du gouverneur Haldimand.

Il avait eu seize enfants : quatre d’un premier mariage (1740) avec Mary-Ann Seaman, amenée toute jeune captive des Abénaquis, et convertie chez les Ursulines ; puis douze autres enfants du second mariage (1749) avec Louise Carrerot, fille du commissaire des troupes de l’île Royale (à Louisbourg, au Cap-Breton.)

De ces seize enfants six meurent jeunes ; trois repoussent l’invasion américaine, un seul fils continue la lignée jusqu’à nos jours, Marie-Joseph, né en 1750, étudiant au séminaire de Québec, au collège Louis-le-Grand à Paris, et à l’université d’Oxford. De retour d’Europe, il marche contre les troupes américaines en qualité de lieutenant ; il est pris et retenu deux ans prisonnier. Après la guerre, ses goûts l’inclinent à l’agriculture, et son père lui donne sa seigneurie de St-Michel d’Yamaska, où l’on vient le chercher pour l’élire à la Chambre en 1792, représentant du comté de Buckingham (Yamaska). Il votera du bon côté. De son mariage avec Catherine Pélissier-La Feuillade : quinze enfants continueront la famille, dont quelques rameaux ont pris racine à Montréal, aux États-Unis et jusqu’à Morinville, Alberta.

Un autre fils, Pierre-André, est le père de Pierre-Joseph, reçu avocat en 1809 et député des Trois-Rivières en 1820, pendant un mois et demi, aux jours troublés de Dalhousie, qui, sans même laisser siéger la Chambre, ordonne de nouvelles élec-