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De Meulles, et signés définitivement qu’en 1718 par le Régent sur la recommandation de M. de Frontenac : « Le sieur Godefroy, qui est un des premiers qui soient venus en ce pays, y ayant quarante ans qu’il y est établi, qui se trouve chargé d’une très grande famille, ayant plusieurs filles et six garçons qui sont tous gens de cœur et les premiers prêts à aller à toutes les expéditions qu’on leur propose, n’y ayant point de meilleurs canoteurs dans tout le pays… » Curieuse citation à l’ordre du jour !

Des onze enfants nés de son mariage avec Marie Le Neuf du Hérisson surgirent, à la mode d’alors, les noms nouveaux ajoutés à celui de Godefroy, et l’on eut les Godefroy de Linctot, de Normanville, de Vieux-Pont, de Saint-Paul et de Roquetaillade.

Louis Godefroy de Normanville, qui hérite le nom de son feu oncle Thomas G. de Normanville, né aux Trois-Rivières en 1639, devient le créateur de notre seigneurie par son mariage avec une fillette de neuf ans, Marguerite Seigneuret, fille et arrière-petite-fille des deux premiers concessionnaires de 1656, Étienne Seigneuret et Jean Sauvaget, dont elle fut la légataire universelle. Aux trois-quarts de lieue de front qui vont de la Banlieue à la Pointe du lac St-Pierre, M. de Courcelles ajoute une concession d’une autre demi-lieue, qui le soude à la future seigneurie Gatineau, elle-même voisine du fief Grosbois, d’Yamachiche.

Cinquante ans plus tard, on y nettoie quelques défrichés, ce qui nous cote dans la bonne moyenne, puisqu’une vingtaine de ces fiefs concédés ailleurs par Louis XIV sont encore en bois debout, et plus fiefs que jamais, en Gaspésie par exemple.

M. de Normanville, demeure aux Trois-Rivières, seigneur honoraire, explorateur émérite et nommé procureur du Roi par des lettres de provision signées de la main de Louis XIV : « Savoir faisons que pour l’entière confiance que nous avons en la personne de notre cher et bien-aimé Me Louis-Godefroy de Normanville et de ses sens, suffisance, capacité, prud’hommie, fidélité et affection à notre service… »

Louis de Normanville meurt en 1679, à quarante ans, ne laissant qu’un fils, René, âgé de dix ans, qui prend le nom de Tonnancour, probablement parce qu’un fils de son oncle M. de Vieuxpont, avait pris le nom de Normanville, et à qui l’on