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UN VOYAGEUR

colonisation. À Montréal, où il passa quelques mois, il prit de nombreux renseignements sur le territoire du Nord-Ouest et sur le commerce de pelleteries.

De retour en Angleterre, il profita de l’état de baisse où étaient tombées les actions de la compagnie de la baie d’Hudson pour en acheter une grande partie.

Puis, dans une assemblée des actionnaires, tenue le 12 mai 1811, il se fit céder une étendue de terre de cent seize mille milles carrés, sur les bords de la rivière Rouge, pour y fonder une colonie.

La compagnie du Nord-Ouest, avec son coup d’œil d’aigle, vit dans le projet de lord Selkirk un coup d’épée qu’elle allait recevoir dans le flanc. Une colonie dans ce pays, c’était la destruction de la chasse à un temps plus ou moins éloigné ; et, pour le moment présent, c’était un secours puissant fourni à la compagnie de la baie d’Hudson contre les attaques de la compagnie du Nord-Ouest.