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UN VOYAGEUR

Dès que les employés de la compagnie du Nord-Ouest se trouvèrent en contact avec les serviteurs de la compagnie de la baie d’Hudson dans l’intérieur du pays, ils témoignèrent à leur égard la plus grande animosité. Ils leur étaient supérieurs en nombre, et se croyaient obligés, comme le dit sir Alexandre McKenzie, d’exécuter tous les ordres de leurs chefs, quelqu’illégaux que fussent ces ordres. On peut citer plus d’un fait.

En l’année 1800 un commis de la compagnie du Nord-Ouest, nommé Schultz, avait la garde d’un poste situé près du lac Népigon. Il y avait parmi les serviteurs du fort un jeune homme du nom de Lebeau, âgé d’environ dix-neuf ans, qui, pendant l’hiver précédent, s’était lié avec les serviteurs de la compagnie de la baie d’Hudson, dont le poste était peu distant de celui du Nord-Ouest. Lebeau, dégoûté du service de ses maîtres, avait résolu de passer au service de la compagnie de la baie d’Hudson et de partir pour York-