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UN VOYAGEUR

associés de la compagnie. En abordant Hervieux, l’un d’eux, Duncan McGillivray, lui signifia d’avoir à quitter immédiatement l’endroit où il était, sans quoi ils se mettraient en frais de l’éloigner de force. Hervieux répondit qu’il ne leur reconnaissait aucun droit de le chasser, et qu’il ne partirait qu’après que ces messieurs lui auraient montré un titre légal de propriété. Cependant, après quelques pourparlers, pour éviter de plus grands désagréments, il consentit à transporter sa tente à un autre endroit qu’on lui désigna. McGillivray retourna au fort pour raconter ce qui venait de se passer à la tente d’Hervieux.

Le doute que celui-ci avait osé exprimer sur les droits de la compagnie parut à tous un crime digne d’un châtiment exemplaire. On revint à la tente d’Hervieux, qui n’avait pas encore eu le temps d’envelopper ses marchandises, puis à coups de poignard on découpa sa tente en pièces et on jeta par terre tous les