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DES PAYS D’EN HAUT

beaucoup de difficultés, dit McKenzie, qu’il décida les sauvages à traiter avec lui, malgré l’avantage qu’ils y trouvaient ; mais c’est que l’année précédente ils avaient contracté des dettes envers la compagnie, et ils comprenaient, tout ignorants qu’ils étaient, qu’en ne portant pas leurs pelleteries aux commerçants anglais, ils manquaient à la justice. Cependant, pressés par Frobisher, ils finirent par lui vendre le produit de leur chasse. De retour à Montréal, Frobisher vendit sa cargaison et réalisa un profit net de cinquante mille piastres.

Un tel succès ne pouvait manquer de jeter l’émulation parmi les autres commerçants. Tour à tour ils tentèrent des expéditions qui furent loin d’être aussi heureuses que celle de Frobisher. Mal servis par les traiteurs qu’ils employaient, ils firent plus souvent des pertes que des profits.

Malgré tout, il était facile de voir que ce genre de commerce, fait avec intelligence, et