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DES PAYS D’EN HAUT

aux soins d’un officier de la compagnie, lequel agissait comme représentant du gouverneur. Le gouverneur en chef pour le pays avait l’intendance sur tous les forts de traite.

Les règlements dans les forts étaient d’une sévérité extraordinaire, et cette discipline dura aussi longtemps que la compagnie se borna à faire la traite sur le littoral de la baie, c’est-à-dire jusqu’à l’époque de l’arrivée des Français à la Rivière-Rouge et dans l’Ouest.

Pendant tout un siècle, les employés de la compagnie de la baie d’Hudson avaient tellement peur des Indiens, qu’ils n’osèrent jamais pénétrer dans l’intérieur du pays.

Dans les forts, les officiers ne consentaient que très rarement à laisser pénétrer les chefs indiens au dedans des fortifications ; mais surtout, on ne leur permettait jamais d’y passer la nuit. Ces excès de prudence étaient de nature à indisposer les sauvages ; aussi n’accordaient-ils aucune confiance aux An-