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DES PAYS D’EN HAUT

attirer vers eux que les tribus au sud et au sud-ouest de la baie ; les autres continuèrent à porter leurs pelleteries aux Anglais. Ceux-ci avaient recours aux menaces pour empêcher les sauvages d’aller vers les Français. Legardeur de Saint-Pierre dit, dans un rapport daté de 1750 :

« Les sauvages aiment d’inclination les Français, mais ils craignent beaucoup plus les Anglais. En voici une petite preuve : les Anglais, fâchés de n’avoir pas en quantité des pelleteries à la baie d’Hudson, envoyèrent des colliers à ces sauvages pour leur défendre, sous peine de périr, d’en porter ailleurs que chez eux. À quoi n’ayant pas obéi et étant mort huit cents personnes d’un rhume, ils furent tous saisis de peur et se dirent les uns aux autres que le Manitou les avait affligés à la prière des Anglais.

Je ne manquai pas de leur dire, que, s’ils continuaient à ajouter foi aux pré-