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UN VOYAGEUR

colonie sans cesse menacée de destruction par la compagnie du Nord-Ouest. Pour des raisons que nous verrons plus loin, celle-ci avait maintes fois cherché à indisposer les sauvages contre les colons de lord Selkirk, établis depuis 1812 sur les bords de la rivière Rouge ; heureusement elle n’avait pas réussi dans ce dessein, et les sauvages, loin de se montrer hostiles aux nouveaux habitants établis sur leurs terres, ne leur témoignèrent que de bons sentiments.

Au moment où Charbonneau arriva au fort Douglas, en 1815, les colons venaient d’être dispersés par les employés de la compagnie du Nord-Ouest ; une soixantaine d’entre eux s’étaient réfugiés à l’extrémité nord du lac Winnipeg ; les autres avaient accepté l’offre qui leur fut faite, d’être transportés gratuitement, en canots, jusqu’à Montréal. Lord Selkirk, qui revenait d’Europe, apprit cette nouvelle en débarquant à New-York, à l’automne de 1815. Son premier soin avait été