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UN VOYAGEUR

naient au lac Supérieur rapportaient les charges de fourrures que les embarcations d’Athabaska et de l’Île-à-la-Crosse avaient descendues au lac Winnipeg. C’était aussi de ce poste que les voyageurs prenaient différentes directions ; mais avant de se séparer, ils prenaient une semaine de repos pour fêter ensemble. La compagnie, en cette circonstance, distribuait une petite ration de rhum et des vivres plus abondants ; on échangeait le blé-d’Inde pour le pémikan, nourriture un peu plus substantielle, mais peu agréable au goût.[1]

Les novices avaient encore besoin de quelques semaines d’épreuve pour se faire au nouveau régime. L’unique nourriture dans

  1. Le pémikan était de la viande de buffalo séchée au soleil, pilée ensuite et mêlée avec de la graisse de bœuf. Ce mélange était enfermé dans des sacs faits de peau de bœuf, bien cousus avec du nerf. Quand cette viande pilée était refroidie et durcie sous cette enveloppe, elle pouvait se conserver plusieurs années. On n’y mettait ni sel ni poivre, en sorte que le goût en était assez fade.