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UN VOYAGEUR

qu’un tel métier paraissait dur aux novices, et que le souvenir de la soupe et du lard leur faisait faire de sérieuses réflexions, quand arrivait l’heure des repas.

Les voyageurs attachés au service des compagnies se divisaient en plusieurs classes : les commis, les interprètes, les guides, les conducteurs de canots, enfin les rameurs, qui étaient ordinairement les mangeurs de lard, ou les novices.

Les conducteurs de canots étaient subdivisés en deux catégories : les pilotes ou timoniers formaient la première, les rameurs formaient la seconde.

Chaque canot, en partant de Lachine, portait, outre les hommes d’équipage, avec chacun son bagage pesant quatre-vingt-dix livres, six cents livres de biscuit, deux cents livres de petit-salé, trois boisseaux de fèves, deux toiles cirées pour protéger les marchandises contre la pluie, une voile, une haussière, une hache, une chaudière, une éponge pour ôter