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UN VOYAGEUR

Jean-Baptiste Charbonneau, qui avait été soldat, et qui ne quittait pas le nid pour la première fois, partit assez gaiement ; il savait, d’ailleurs, qu’un homme de sa condition ne devait pas s’attendre à avoir toutes ses aises, et il voulait partir, coûte que coûte, comme il le disait, quitte à réfléchir plus tard sur les inconvénients.

L’avant-veille de son départ seulement, il annonça à sa famille son engagement pour une durée de trois années.

Le cinq mai 1815, il fit ses adieux au Canada, qu’il ne devait plus revoir. Il faisait partie de la fameuse brigade dirigée par Collin Robertson. Celui-ci, l’hiver précédent, avait été chargé par lord Selkirk d’aller établir, au delà du grand lac Athabaska, des postes de traite pour faire opposition au commerce de la compagnie du Nord-Ouest. Charbonneau montait à la Rivière-Rouge avec Robertson, mais il n’était pas destiné pour se