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UN VOYAGEUR

« Je fus, dit Jean-Baptiste Charbonneau, un de ceux qui allèrent au secours des soldats du colonel de Salaberry. Une tranchée construite à la hâte barrait le chemin par où s’avançaient les troupes du général Hampton, et protégeait suffisamment les Canadiens. Trente-six miliciens, du nombre desquels j’étais, furent placés à gauche du chemin, en avant du retranchement, de manière à ce que les Américains pussent être attaqués de front et de flanc en même temps. Le terrain était bien boisé en cet endroit. Les miliciens avaient l’ordre de se tenir cachés, et d’attendre la deuxième décharge de l’armée américaine avant d’ouvrir le feu, afin que la fumée de la poudre ne leur permît pas de découvrir notre présence, mais surtout notre petit nombre. Ces ordres furent gardés avec une exactitude admirable. Je me souviens de cela comme si la chose s’était passée hier. À peine étais-je à mon poste, que j’entendis un