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UN VOYAGEUR

rut belle à Jean-Baptiste de montrer son courage et sa générosité.

« Mon père, dit-il, le sort n’est pas juste, il faut le corriger : vous allez me donner votre place ; la famille a besoin de vous à la maison, tandis qu’elle peut se passer de moi facilement ; d’ailleurs, je suis jeune et vous êtes vieux, la place me conviendra mieux qu’à vous ; la famille y gagnera et la patrie ne perdra rien. »

Le père hésita pendant quelques moments avant d’accepter l’échange ; il avait son brin de fierté ; cependant, vaincu par l’insistance de son fils, il céda, et Jean-Baptiste partit pour Châteauguay.

Si l’on en croit les récits que lui-même faisait de cette campagne, il se conduisit en brave.

D’ailleurs, tout le monde en Canada sait fort bien que cette petite poignée de soldats qui sauva le pays à la bataille de Châteauguay, ne pouvait être composée que de