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UN VOYAGEUR

Boucherville, et il alla passer l’hiver au camp de la Prairie de la Madeleine.

Au printemps, la nouvelle arriva que les Américains se préparaient à franchir les frontières du Canada pour s’avancer sur Montréal. La compagnie dans laquelle servait Charbonneau reçut l’ordre d’aller immédiatement occuper le fort de Chambly, parce qu’on craignait l’attaque de ce côté-là ; mais ce n’était qu’une fausse alerte, et, après quelques semaines passées au fort de Chambly, la compagnie revint au camp de Laprairie.

Pour le moment, on crut que les Américains avaient renoncé à leur projet d’envahissement. Le gouvernement fit avertir les capitaines des diverses compagnies de renvoyer une partie des volontaires dans leurs foyers ; Charbonneau fut du nombre de ceux qui reçurent leur congé ; il revint dans sa famille, sans blessures, mais aussi sans épaulettes.

On ne fut pas longtemps sans s’apercevoir