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UN VOYAGEUR

maisons voisines et massacrèrent tous ceux qu’ils trouvèrent au lac Picolo.

Pendant la nuit, ils se rendirent au Bois-Rouge, où les guerriers étaient assemblés et ils racontèrent au Petit-Corbeau la scène qui venait de se passer.

Le chef les blâma d’abord, mais il fallut bien, lui aussi, qu’il reconnût les faits accomplis, comme les grands politiques du jour. Après avoir hésité un instant, il dit : Puisque nous avons commencé, eh bien ! continuons et mettons tout à feu et à sang.

Aussitôt on lève le camp ; les femmes, les enfants et les vieillards prennent le chemin de la prairie, tandis que les hommes et les jeunes gens, divisés en petites bandes, profitent des ombres de la nuit pour exécuter les ordres du chef.

Pour rendre le massacre plus prompt et plus général, d’agiles messagers sont expédiés vers les camps qui se trouvent non loin des