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UN VOYAGEUR

jeunesse les avait tout à fait dégoûtés des travaux de l’agriculture. Charbonneau, après dix années d’essais, voulut de nouveau goûter à la vie des prairies. À cette époque la chasse avait beaucoup plus de charmes que les travaux des champs. La chasse était abondante, et les rivières étaient remplies de poissons. Il en coûtait beaucoup moins à se procurer les provisions nécessaires à la vie en se faisant chasseur qu’en maniant la charrue et la herse. D’ailleurs il n’y avait rien alors à la Rivière-Rouge pour encourager l’agriculteur. Les grains ne pouvaient pas être exportés à l’étranger. Plus un homme cultivait de terrain, plus il faisait de dépenses et moins il pouvait compter sur des profits. Du moment qu’un fermier avait récolté assez de blé pour sa provision personnelle de l’année, il n’en demandait pas davantage ; une plus grande quantité ne serait devenue qu’un embarras pour lui.

Ceux qui sont venus depuis s’établir au Nord-Ouest, se sont étonnés de ce que les Mé-