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DES PAYS D’EN HAUT

pour le retour ils se procurèrent de bons chiens ; mais, cette fois, ils faillirent périr dans une horrible tempête qui les surprit au milieu de la route.

Ceux qui n’ont jamais vu de tempêtes dans les grandes prairies du Nord-Ouest ne peuvent guère se faire une idée de ces tourmentes. Le voyageur surpris en chemin sous ces tourbillons de neige fine qui l’enveloppent de tous côtés, n’a rien autre chose à faire qu’à se camper le mieux possible pour attendre le calme. Autant vaudrait marcher dans les ténèbres les plus profondes que de s’aventurer à travers les nuages épais de neige que soulève le vent. Les Indiens les plus habitués au pays n’osent pas s’aventurer quand la tempête commence. Charbonneau et son compagnon furent obligés d’attendre trois jours pour continuer leur voyage sans danger de s’égarer. Pendant ce temps, les provisions avaient sensiblement diminué, car il avait fallu nourrir les chiens ; il ne leur restait qu’une petite quantité de